Mais quelles sont
donc les possibles conséquences du stress de notre cher Patrice ? Face au caïman, sa peur lui sera bénéfique : elle lui permettra de mettre son corps en
alerte, de réagir plus vivement au danger qu'il perçoit, comme l'a expliqué ma
chère collègue Camilla. Son stress est ici un stimulus : il le pousse à agir.
Cependant, cette
expérience ne l'a pas laissé indemne. Elle a eu des conséquences sur lui
(en plus du bras qu'il n'a plus), et également sur sa vie, sociale comme
professionnelle. La première chose qu'on a remarqué après son ''accident'',
c'est qu'il n'était pas dans son assiette.
Patrice nous a
confié ne penser qu'à cette masse à dents pointues, qu'à cette horrible
bête noire qui l'avait attaqué. Il revoyait constamment la scène, comme s'il la
revivait, en faisait des cauchemars horribles, pleins d’ombres et de
hurlements ! A chaque fois qu'il voyait un arbre, un chat, tout ce qui
pouvait se rapporter à l'incident, un sentiment intense de détresse le
submergeait.
Aussi, il évitait à
présent tout stimulus associé à son traumatisme. Ce traumatisme ne quittait pas
ses pensées, mais il faisait tout pour l'oublier : il n'en parlait à personne,
et évitait quiconque qui lui faisait penser au monstre.
Il a aussi présenté
des symptômes traduisant une activation neurovégétative (mise en action des
structures nerveuses qui contrôlent les grandes fonctions involontaires du
corps humain, le petit Robert, 2001, DSM-IV, 1994) : troubles du
sommeil, accès de colère, difficultés de concentration, hypervigilance,
réactions exagérées : il était en perpétuel état d'alerte.
Suite à tout cela,
Patrice n'a plus été le même. Insolent avec sa maman, énervé contre ses sœurs,
il était insupportable. Au travail, son manque de concentration lui faisait
défaut, et il fit plusieurs erreurs. Notre petit Patrice n'allait plus bien du
tout.
En fait, il est
rentré dans un état de stress post-traumatique.