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5 janv. 2012

Une lycéenne pas comme les autres

Aujourd'hui je me suis aventuré dans le lycée de Sèvres, ayant besoin d'un cobaye pour ma petite expérience je cherchai une élève ayant peur du vide que je pourrai faire monter sur un mur d'escalade, pour déceler dans ses résultats la présence du stress (dû à sa peur du vide). Ma quête du parfait cobaye fut de courte durée, Myriam, lycéenne de 16 ans, ayant peur du vide et n'ayant pas fait d'escalade depuis ses 14 ans voulu bien monter pour moi. Ainsi commença son supplice et mon expérience. Je commençais d'abord par prendre deux autres personnes agés tous deux de 16 ans et habitués à l'escalade : ils allaient être mes "témoins" :

 Je pus alors prendre les mesures de Myriam:



Je notai en plus de ces mesures les effets somatiques visibles, entre autre:

- de la transpiration : Myriam me confia qu'elle se sentait commencer à transpirer dès la phase d'équipement.
- rougeurs du visage mais principalement des bras et des jambes.

- tremblements violents des bras et des jambes
- tétanie, crispation des muscles, notamment dans les bras et les jambes.


Je fis alors une interprétation des résultats obtenus (après avoir vivement remercié Myriam), j'analysaisd'abord les mesures: 

  • le pouls de départ etait extrêmement élevé, particulièrement pour une fille de son âge, la norme veut -que son pouls soit à peu près égale à 70-80 battements/ minute, on voit donc qu'il n'est déjà pas "au repos".Pourquoi? Elle m'a dit qu'elle avait vu des élèves grimper au mur : elle a donc eu peur et dès cet instant l'amygdale à mis son corps en état d'alerte, d'où le pouls élevé.
  • On assiste ensuite à une chute de près de 20 battements/minute, cela peux s'expliquer aussi : Myriam est une grande sportive et elle sait comment gérer son stress, ainsi je l'ai vu prendre de longues et lentes respirations, ce qui est à l'origine de la baisse du rythme cardiaque. En revanche la tension a bien augmenté, on sent que le stress s'est intensifié.
  • Puis son pouls et sa tension sont revenus à ceux de départ : l'exercice physique n'a donc pas été très épuisant : effectivement Myriam n'a pu monter qu'une piste très simple, et n'a pas réussi à aller jusqu'en haut. Le stress est cependant toujours présent : ce n'est pas l'exercice physique qui a autant fait grimper son pouls. 
  • La tension a relativement beaucoup baissé : le danger est écarté, il n'y aura plus à remonter et l'amygdale à l'origine de la crise reçoit l'ordre de s'apaiser. Le pouls à 132 battements/minute montre que lentement, le coeur se remet à battre à son rythme normal.


Et je conclus sur les effets somatiques visibles:
  • Les sueurs abondantes prouvent que la température corporelle de mon cobaye a subi une hausse, la transpiration ayant pour but de faire redescendre la température du corps au niveau des 37°. Il y a alors deux explications pour la hausse de la température corporelle: soit un effort très physique, soit le stress, et les réactions chimiques qu'il entraîne. Etant présent et ayant vu l'effort en question, l'hypothèse du stress reste la seule envisageable.
  • La rougeur des membres et du visage: le stress entraîne toujours une vasodilatation (augmentation de l'afflux sanguin dans le corps) dans les bras et les jambes (pour fuir rapidement) mais aussi au niveau du cerveau (où le sang approvisionnera les neurones encore plus afin de leur permettre d'augmenter nos capacités intellectuelles à trouver un moyen de se sauver vite). Cette vasodilatation augmente l'activité des muscles, ce qui entraîne un rougissement  de l'épiderme au niveau de ces muscles.
  • La vasodilatation entraîne donc une suractivité des muscles des bras et des jambes (ils fonctionnent alors au-delà de leurs capacités normales). Les tremblements et la tétanie des muscles sont le contrecoup de cette suractivité : ils ont été beaucoup sollicités par le stress, ils sont donc extrêmement contractés,  comme suite à un effort exceptionnel, et la tétanie des muscles est un moyen pour eux de se reposer et de pouvoir se décontracter.